this post was submitted on 25 Jun 2025
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LGBTQIA+ (FR)

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Extrait de l'article

Se présentant comme une « majorité silencieuse » de « gays patriotes » opposés aux « dérives idéologiques woke et LGBT », à « l’immigration massive très souvent homophobe et [à] l’islamisation de notre pays », celui-ci a annoncé, le 11 juin 2025, sa volonté de participer à la Marche des fiertés, que son chef de file appelle pourtant la « marche des déchets ». À ce titre, Yohan Pawer affirme avoir reçu la promesse d’une protection policière de « 50 CRS » par un conseiller du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avec qui il dit échanger depuis plusieurs semaines.

Complément d'infos:

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[–] 1randhomme@jlai.lu 2 points 1 month ago

Ils ont qu'à faire une manif avec Némésis un autre jour lol

[–] ortaviz@jlai.lu 1 points 1 month ago* (last edited 1 week ago)

Article de Mediapart (paywall): https://www.mediapart.fr/journal/france/250625/marche-des-fiertes-le-ministere-de-l-interieur-pousse-pour-integrer-un-collectif-d-extreme-droite-dans-le

Article complet

Marche des fiertés : le ministère de l’intérieur défend la présence d’un collectif d’extrême droite

Un collectif homonationaliste essaie de monter un coup médiatique pour participer à la marche des fiertés de Paris. L’entourage de Bruno Retailleau et la préfecture de Paris ont demandé aux organisateurs d’assurer sa sécurité dans la manifestation.

« On sera bien là samedi, t’inquiète ! »

Sur Instagram, Yohan Pawer, président du groupuscule d’extrême droite Eros, fanfaronne. Son projet d’infiltrer la marche des fiertés du 28 juin, rodé depuis des semaines, commence à faire parler de lui. Au point qu’une tribune, signée par trois cents collectifs et personnalités comme l’écrivaine Virginie Despentes, le chanteur Bilal Hassani, la sénatrice Mélanie Vogel ou la députée Danièle Obono, vient d’être publiée ce mercredi dans Le Monde pour dénoncer la présence de ce « groupe identitaire » au sein d’une pride dont le mot d’ordre est clair : « Contre l’internationale réactionnaire ».

Au point, aussi, où l’Inter-LGBT, qui organise cette grande manifestation de lutte pour les droits des personnes LGBTQI+ et contre toutes les formes de discrimination, a été convoquée en urgence par la préfecture de Paris la veille, mardi 24 juin.

Il s’agissait de parler plus largement de la sécurisation de la marche, qui attend 500 000 personnes dans les rues de la capitale. Mais à cette occasion, l’équipe organisatrice s’est aussi entendu dire que les services de la préfecture ne pourraient rien faire pour empêcher des militant·es d’extrême droite de manifester, au nom de la « liberté de circuler librement ».

Pour en arriver là, le groupuscule Eros, qui se définit comme « cousin » du collectif fémonationaliste Némésis, est en fait allé directement contacter des « conseillers » du ministère de l’intérieur pour se plaindre de son exclusion.

Interrogé par Mediapart, l’entourage de Bruno Retailleau confirme : « Des conseillers du ministre ont donc demandé à la préfecture qu’elle puisse, non pas exiger que ces groupes défilent à la marche, mais que leur sécurité soit assurée. Nous avons demandé à la préfecture de police de se rapprocher de l’Inter-LGBT pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’affrontements. »

Une stratégie récurrente

Yohan Pawer s’est lui-même vanté d’avoir des liens privilégiés au ministère de l’intérieur. « Je suis en contact depuis quelques semaines avec l’un des conseillers de Bruno Retailleau. La bonne nouvelle, c’est que nous aurons avec nous une cinquantaine de CRS pour nous protéger », a-t-il assuré le 16 juin. Eros « participera à la marche des fiertés, que ça plaise à l’extrême gauche ou non », a-t- il ajouté.

Sollicité, il n’a pas répondu aux questions de Mediapart. Auprès de StreetPress, le fondateur d’Eros a toutefois précisé : « On aura une banderole, on aura des pancartes qui seront assez choquantes mais très réelles sur ce que vit la France aujourd’hui. On va faire quelque chose qui va faire énormément de bruit, on va reproduire l’affiche de l’Inter-LGBT. » Mercredi 25 juin, sur Instagram, il évoque même la réunion entre l’Inter-LGBT et le préfet de Paris Laurent Nuñez : « Il a déclaré que le collectif Eros était en droit de participer à la marche des fiertés, merci infiniment monsieur Laurent Nuñez, et soyons nombreux. »

L’homme, proche d’Éric Zemmour, ne cache pas sa détestation de cette manifestation annuelle, qu’il surnomme la « marche des déchets ». Opposition aux droits des personnes trans, fronde contre les drag- queens… Il est de tous les combats contre le « gauchisme » qu’il dit être « une maladie mentale » et rappelle au passage ses positions sur « l’immigration extraeuropéenne » qui « agresse majoritairement les personnes ».

« Ils veulent être à l’intérieur de la marche, pour voler l’attention médiatique. »

Léane Alestra, autrice et fondatrice de Mécréantes En 2024, Yohan Pawer avait déjà tenté de perturber la marche des fiertés aux côtés de Mila, l’influenceuse d’extrême droite et membre de Némésis, qu’il appelle « sa meilleure amie ». Rapidement repoussés par la foule – la jeune femme ayant reçu un jet de farine – et raccompagnés par la police, ils avaient peiné à imposer médiatiquement leurs positions contre les « dérives des LGBT ». « Ce n’est que le début », avait-il prévenu dans la foulée sur son compte Instagram.

Ce jour-là, un membre du service de l’ordre d’Eros aurait agressé Léane Alestra, la fondatrice du compte Instagram militant Mécréantes, qui dit avoir été ciblée « spécifiquement » en tant que personne queer. Elle a déposé une plainte, que Mediapart a consultée, pour violence sans incapacité, commise en raison de l’orientation sexuelle ou de genre et harcèlement au moyen d’un service de communication au public en ligne.

Au téléphone avec Mediapart, elle analyse la stratégie de ces micro-collectifs identitaires : « Ils veulent être à l’intérieur de la marche, pour voler l’attention médiatique. Ils prétendent que les cortèges devraient les inclure au nom de la pluralité des opinions. C’est comme ça qu’en Italie, les identitaires ont réussi à casser des mouvements militants de l’intérieur. Les gens en ont eu marre de se battre à chaque fois pour les exclure et ils ont gagné du terrain. »

L’Inter-LGBT défend son processus de sélection Le 8 mars est bien ancré dans les esprits : l’extrême droite avait tenté de parasiter la manifestation de lutte contre le patriarcat. Les militantes de Némésis avaient finalement défilé hors cortège, mais escortées par de nombreux CRS. Selon la préfecture de Paris, la marche des fiertés doit accepter une configuration similaire.

L’Inter-LGBT balaie cette possibilité, expliquant disposer, depuis toujours, du droit de sélectionner les associations qui participent au cortège. À ce stade, c’est donc le statu quo : Eros maintient sa volonté de défiler, avec ou sans autorisation de l’organisation, et celle-ci n’envisage pas de l’intégrer.

Depuis des années, un processus strict et clair est mis en place : les associations doivent s’enregistrer par un formulaire, faire savoir quel matériel elles veulent apporter, et s’exposent en connaissance de cause à l’acceptation ou au refus de l’équipe organisatrice.

« Cela fait des années que l’Inter-LGBT organise cette marche, la préfecture de police fait confiance aux organisateurs pour savoir qui marche et qui ne marche pas. On a organisé une marche l’année des attentats d’Orlando, une marche l’année du Bataclan et de Charlie [Hebdo], l’Inter-LGBT était au rendez-vous, la sécurité a toujours été organisée de manière exemplaire », explique Clara Privé, vice-présidente de l’organisation.

« Ces exemples témoignent d’une évolution préoccupante : l’idée, de plus en plus présente au sein des pouvoirs publics, que les manifestations publiques pour les droits humains devraient être des lieux ouverts à la participation de l’extrême droite, indépendamment de sa compatibilité avec les valeurs portées par les luttes elles-mêmes », dénonce la tribune des trois cents personnalités. « Au nom du respect du pluralisme, on tend à effacer les frontières entre les mouvements d’émancipation et ceux qui en nient les fondements. »

L’Inter-LGBT a déjà dû accuser le coup d’un retrait de 25 000 euros de subventions que lui avait promis la région Île-de-France, sur décision de sa présidente, Valérie Pécresse (Les Républicains, LR), à la suite d’une polémique sur l’affiche de cette année. Si certaines associations participant à la marche s’étaient dites choquées par la présence d’un homme étourdi et tenu par une cravate, symbolisant l’extrême droite, ladite extrême droite s’était, elle, indignée du mot d’ordre de cette marche, qui vise « l’internationale réactionnaire ».

Quelques jours plus tard, le Rassemblement national (RN) a obtenu, grâce à Valérie Pécresse, la suppression d’une autre subvention à l’Inter-LGBT.